Parc national des Ecrins

DIVERGENCES ET DEFECTIONS AU PARC NATIONAL DES ECRINS

 Article écrit par Robert Faure, historien du Champsaur le 1er février 2014  

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Quarante ans se sont écoulés depuis la création du Parc National des Ecrins.

Des consultations se sont déroulées au fil des dernières années entre les communes concernées et l’Administration du Parc pour savoir ce que l’on pouvait conserver ou modifier pour établir une nouvelle charte.

La plupart des communes (46) , après délibérations, ont accepté de continuer à faire partie de l’aire d’adhésion.

Mais 13 (dont plusieurs communes du Champsaur) n’ont pas accordé leur confiance à cette nouvelle charte, notamment Saint Bonnet, Champoléon, Saint Julien en Champsaur, Chabottes et Les Costes ainsi que Saint Clément sur Durance dans l’Embrunais.

Il semble également que, dans l’ensemble,les protestataires aient été plus nombreux dans la population que dans les municipalités.

En revanche, Orcières, Saint Jean Saint Nicolas, Saint Léger les Mélèzes, Buissard, Saint Michel de Chaillol ( des communes satisfaites de leur collaboration avec le P. N. E ) y ont adhéré).

Pourquoi des réticences, des divergences, des défections?

A l’origine, la charte avait pour ambition de créer un équilibre entre la protection de la nature et le développement du territoire et de ses habitants .

Vaste programme mais un peu flou et propice à des ambiguïtés.

Dès 1976, des réglementations, à l’origine très strictes, commençaient à changer les fondements des réserves naturelles.

Et, d’empiétements en empiétements, des habitants du Parc (que l’on interroge aujourd’hui) ont eu parfois « l’impression d’être traités comme des petits garçons, le doigt sur la couture du pantalon » ou comme « des Indiens parqués : répression, contraintes mépris »… pouvant aller jusqu’à l’affrontement comme cela vient de se passer dans le Parc voisin du Mercantour.

Il est vrai que le problème du loup a compliqué le dialogue avec les gardes, certains, « appliquant la loi », ne se montrant pas toujours compréhensifs. Un problème du loup difficile à résoudre puisque le loup n’est plus seulement dans les Ecrins mais maintenant aux portes de Paris…

Certains maires, comme le maire de Champoléon, Lucien Escallier, se heurtent à des extrémistes. Ils veulent que, parce qu’il n’a pas signé la nouvelle charte, soit supprimée la pancarte à l’entrée de sa commune signalant son appartenance au Parc des Ecrins, alors que sa commune de 5000 hectares occupe le centre du Parc des Ecrins.

Le patron des patrons de Hautes Alpes, Boris Perdigon, reproche à la charte du Parc National des Ecrins son manque de dimension économique…Son « inutilité économique »!

Sur plusieurs secteurs le débat s’avive entre la direction du Parc et ceux qui se soucient du développement du pays, du poids de son histoire, qu’il s’agisse de l’encadrement des pratiques de chasse, de l’expansion et des activités du domaine skiable (nouvelles pistes et neige de culture), de l’intrusion dans l’administration locale lorsqu’il s’agit d’ingénierie, d’édition et d’ouvrages, de choix de maîtres d’ouvrages, d’urbanisme etc…

Le maire de Saint Bonnet, Jean Pierre Festa, déclare dans « Alpes et Midi » : « Je me bagarre avec le Parc depuis longtemps. Qu’a-t-il fait pour nous ? C’est beaucoup à cause d’eux que la Croisière Blanche a disparu. Il faut se souvenir lorsque les gens du Parc manifestaient avec casquette et T-shirt du Parc contre elle ! Qu’est ce qui l’a remplacée pour un dynamisme économique ? Rien. Qu’ont ils fait pour la renouée du Japon, cette plante qui envahit tout? Rien ! Il n’y a plus d’argent. Les sentiers sont parfois mal entretenus pour la même raison. Je n’ai jamais demandé une subvention au Parc, car il amène tellement de contraintes que le projet vous revient deux fois plus cher… »

Les gens du Parc devraient savoir que les Champsaurins sont des gens sages, fiers, rebelles, qui détestent certaines contraintes, qui aiment leur liberté et leur indépendance, préférant , s’il le faut, prendre leurs propres initiatives pour gérer leur pays selon la volonté de la majorité de ses habitants : « pourquoi faire faire par d’autres ce qu’on peut faire soi-même! ».

Reste donc maintenant à trouver la possibilité de concilier protection de la nature avec développement des autres activités des communes sur lesquelles le Parc s’étend, en espérant que le dialogue permettra la prise en compte des meilleures opinions lors des trois ans qui viennent.

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La Maison de la Vallée du Champsaur du Parc National des Ecrins (où l’on peut trouver informations et documentation) est située à Pont du Fossé, commune de Saint Jean Saint Nicolas, commune qui a adhéré à la nouvelle charte. 

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UN FILM CURIEUX TOURNE DANS LE CHAMPSAUR ET DANS LE VALGAUDEMAR

Avec l’aide du Parc des Ecrins et le concours des municipalités concernées, un film curieux (un long métrage d’animation en 3 D) a été tourné en partie  dans des décors naturels du Champsaur et du Valgaudemar. 

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Il est diffusé sur les écrans nationaux depuis fin janvier 2014. Cliquer au centre pour voir la bande annonce ou cliquez ICI

 Les réalisateurs de ce grand film: « Minuscule, la vallée des fourmis perdues » ont choisi les décors réels (notamment pour les scènes des prairies en fleurs et pour les combats entre  fourmis pour profiter d’une boite de sucre) en haut de Saint Jean Saint Nicolas, sur le plateau de La Coche,  puis près de La Chapelle en Valgaudemar vers les cascades de Combefroide et du Casset.

Minuscule-la-vallee-des-fourmis-perdues1.jpg Photos extraites de la bande annonce

FIN

 

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